V-L-A-D-I-V-O-S-T-O-K : l'autre bout du continent
Vladivostok : Rencontre avec une famille russe, tatouage par une étudiante de Yakoutie et épique rencontre avec deux chanteurs d'opéra.
L'énonciation de cette ville me donne des frissons liés à la distance.
Vladivostok ou l'extrême Far East de notre continent Eurasien.
A l'extrême opposé de mes années étudiantes brestoises.
Bordée par la mer du Japon et frontalière de la Chine et de la Corée du Nord.
En cette matinée du 6 Novembre 2019, j'arrive au terminus du Transsibérien.
2 000 km de vélo et 9 000 km de train pour achever cette première grande partie du tour du Monde.
J'ai prévu de rester 5 jours dans cette ville avant de me rendre en Nouvelle-Zélande.
Et je compte en profiter pleinement.
Rencontre avec une famille russe
Dans la pénombre matinale et les premiers mouvements citadins, je me faufile dans un bus local pour rejoindre la banlieue de Vladivostok.
Je suis accueilli par Tatiana, Roman et leurs deux enfants Maya et Emilia.
Ils vivent dans un immense immeuble de la ville au 14ème étage.
Un bon gros bloc de béton parmi les centaines du quartier. Des bâtiments très typiques de la Russie.
J'emprunte les escaliers décorés par des peintures murales délabrées bleu pastel.
Les rencontres faites, je leur cuisine des lasagnes et nous passons une belle journée/soirée ensemble.
Roman m'explique le bonheur d'être propriétaire depuis une dizaine d'années.
A la chute de l'Union Soviétique, il a connu la pauvreté et la faim.
Posséder ce 60m² est un confort incroyable.
Une belle leçon de vie et d'humilité.
Le lendemain je rejoins l'Izba Hostel, une auberge du centre-ville.
J'en profite pour écrire des cartes postales et me reposer.
Le tatouage
Dans le transsibérien, j'ai dessiné l'ébauche qui résume ces deux premiers mois de voyage.
Mon fidèle ami Paul s'est chargé d'ajouter son coup de crayon.
Comme toujours ma jambe gauche va faire l'objet d'un graffiti souvenir.
Via instagram, je rencontre Katia, une étudiante tatoueuse qui habite sur les îles Rousski à une petite heure de bus de Vladivostok.
En route vers l'Est de l'Est.
Dans le bus, je fais la fantastique rencontre de Svetlana qui parle francais.
En trente minute, nous échangeons sur pleins de sujets et elle m'invite à continuer cette conversation lors d'une randonnée le lendemain. Génial !
Je descends du bus et j'arrive dans les résidences étudiantes. Trois étudiants de la région de Yakoutie vivent ensemble. Ils me préparent le cocktail d'Harry Potter :"la Bièraubeurre" pour supporter les coups d'aiguilles.
Ils m'expliquent être venus à Vladivostok pour les études mais restent très attachés à leur région d'origine, la Yakoutie (ou République de Sakha)
Ils me montrent des vidéos de leur vie dans l'Oural, des hivers à -60 degrés et des étés à 30 degrés. Fascinant.
La mission tatouage se solde par une belle rencontre terminée au restaurant.
Un nouveau rêve d'expédition est né : aller vivre quelques mois en Yakoutie, ce territoire vaste comme 5 fois la France, mais peuplé par 60 fois moins de personnes.
Les chanteurs d'opéras
Comme convenu la veille, je rejoins Svetlana et Yvan pour une randonnée sur les îles Rousski
Deux grands ponts séparent la ville de Vladivostok de cette ancienne île militaire.
Restée très sauvage, cette île abrite des bunker qui servaient à défendre l'empire Russe des invasions japonaises.
Aujourd'hui l'université de Vladivostok siège à l'entrée de l'île.
Avec mes deux nouveaux amis, nous marchons dans une forêt puis le long des falaises au dessus de la mer du Japon.
Pour le déjeuner, ils ont préparés un merveilleux pique-nique : du hareng, du caviar, des fruits et du thé.
Svetlana et Yvan sont eux deux chanteurs à l'opéra Mariinsky de Vladivostok.
Nous échangeons sur le monde, sur les langues et nos visions de la vie. J'aime tant ces rencontres remplies de bienveillance et de sincérité.
Au travers de nos discussions, ils m'expliquent le métier de chanteur d'opéra dans un choeur. Ils chantent aussi bien en russe qu'en anglais ou qu'en français.
Ils me convient à l’une de leur prestation le lendemain.
Ils vont jouer l'opéra Carmen du compositeur français Georges Bizet, quelle belle coïncidence !
Le Dimanche 10 Novembre, je me rends à l'opéra Mariinsky de Vladivostok.
Une place VIP m'attend au guichet, et je m'assieds au centre de ce splendide théâtre.
J'assiste au premier opéra de ma vie.
J'admire ces formidables artistes durant l'Acte 1 puis l'Acte 2. C'est beau.
A l'entracte, Svetlana me fait signe de venir. Elle m'emmène dans les coulisses et je vois l'envers du décor avec tous les artistes prenant leur pause.
Malheureusement je ne peux pas rester, mon avion pour la Chine décollant dans quelques heures.
Nous échangeons un énorme câlin, je les remercies mille fois et leur souhaites une bonne fin de spectacle.
Je prends mes clics et mes clacs et m'en vais rejoindre l'aéroport de Vladivostok.
Je dois rejoindre Shanghai puis Shenzhen en Chine pour arriver à Auckland après 41h de transit.
Mateo, un italien de Sardaigne rencontré à Shenzhen m'accompagne pour ces premiers pas en Océanie.
Un nouveau monde en approche.