Trois mois dans la peau d'un Aucklander
13 Novembre 2019.
J'entre en Nouvelle-Zélande après deux mois d'itinérance sur le vieux continent.
J'ai décidé de faire d'Auckland ma ville d'adoption pour les trois prochains mois.
Auckland, c'est la plus grande ville néo-zélandaise. Et dès mon arrivée, l'atmosphère cosmopolite de la ville m'enchante.
Les premiers jours, j'erre entre Queen Street, Mont Eden et Mission Bay, les quartiers populaires de la mégapole.
Mais la trêve n'est pas longue, je veux trouver un travail.
S'installer à Auckland.
Mon objectif est de travailler dans l'hospitalité pour améliorer mon anglais. Je diffuse mon CV partout où je peux.
Pour ne pas perdre de temps, je m'inscris dans une agence intérim pour quelques missions en construction.
En Nouvelle-Zélande, le secteur de la construction embauche énormément de backpackers pour des postes plutôt fictifs mais bien payés.
J'en fais l'expérience durant une journée de 20h de balayage (oui oui de 7 h du matin à 3 h du matin).
Trente balayeurs à passer derrière les artisans. Clairement nous ne servons à rien et le temps est long.
Deux semaines après mon arrivée, j'obtiens un poste de serveur dans un hôtel 5 étoiles : le Stamford Plaza Hotel.
J'ai été recommandé par Emma, une amie rencontrée lors de mon voyage au Viêtnam en 2016. Le monde est petit !
Dans le même temps, je prends place dans ma colocation de 5 personnes avec Arthur, Lea, Lena et Tomoka. Et TRUC DE MALADE, l'agente immobilière c'est Nolwenn, une connaissance de mon ancien collège de La Guerche de Bretagne. Nous ne nous sommes pas vu depuis presque 10 ans et n'avions absolument aucune idée de nous retrouver lors de cette visite. Le monde est vraiment petit !
Mon expérience au Stamford Plaza Hotel
Novice dans le milieu de la restauration, je dois prendre mes marques.
Nous sommes une soixantaine d'employés répartis entre le restaurant KOA, le Grasshopper Thai, le Kabuki Teppanyaki, le room service et le buffet pour les événements.
Je suis adossé au rôle de serveur du KOA, une cuisine du monde.
Notre équipe est multiculturelle : indiens, népalais, philippins, français, chinois, péruviens, fidjiens, africains du sud, vietnamien, mexicain, russe, argentin, coréens, chiliens, italien et seulement un kiwi. L'anglais sonne de tous les accents possibles. Je patauge pour comprendre et me faire comprendre. Une belle comédie.
Une chose m'interpelle dans cet établissement : le turnover des salariés. Dans ce pays, l'hospitalité n'est pas un métier considéré et reconnu comme en France. Nous sommes payés au minimum et je n'ai eu besoin de presque aucune qualification et expérience pour rejoindre cet hôtel cinq étoiles.
Pour les fêtes de fin d'années, j'enchaîne les heures. Ma vie rime avec le quotidien hôtelier.
Je suis nommé père noël de l'hôtel ! Un rôle que j'accepte volontier. Entre les "ho ho ho" et les "Room Service, Santa here", je m'éperds dans cet hôtel singapourien.
Trois mois de labeur pour mettre du beurre dans les épinards et reprendre la route !
La vie Aucklandaise
Auckland offre un large spectre de possibilités pour s'épanouir.
Avec Amaranta, une amie Argentine, nous sillonnons les spots de la ville sur nos journées off : Devonport, Mount Roskill, Point Chevalier, Ponsonby, Takapuna...
Vivre à Auckland, c'est pouvoir profiter de la vie citadine tout en s'extirpant en moins de trente minutes dans des lieux forts agréables.
Nous profitons de nos week-ends off pour parcourir les alentours.
Nous parcourons le Northland, entre Bay of Islands où nous avons le bonheur d'y apercevoir l'emblématique kiwi, le Cap Reinga -l'extrême nord du pays- ou Ninety Miles Beach, plage longue de 120km et baie sauvage époustouflante à une poignée de km d'Auckland.
Léa une amie française nous rejoint pour une dantesque randonnée au Tongariro, autrement appelé le Mordor dans le Seigneur des anneaux.
Dans ma colocation, je suis rejoint par Théo, un Marseillais pure souche qui me poussera à rider mes premières vagues sur le spot de Piha.
Objectif triathlon
Pour garder la forme dans cette période de sédentarité, j'ai décidé de m'inscrire au premier triathlon de ma vie à Maraetai Beach le 23 Février.
Durant trois mois : course à pied à Mission Bay, des longueurs dans le bassin olympique de Newmarket et des km de pédalage avec mon cyclocross Merida fraichement acheté.
La veille du Jour J, je me rends à Maraetai Beach à 40 km d'Auckland en vélo. Parfait pour s'épuiser la veille d'un départ !
Je récupère mon dossard et je demande aux organisateurs où camper en attendant la course. Sous les rires amicaux, on m'offre l'hospitalité sous le barnum réservé à la buvette.
Une chose est sûre, je suis le premier des participants sur place !
En ce qui concerne la course, c'est une autre paire de manches.
À 8h retentit le coup de feu pour le départ : 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied.
Je termine en queue de peloton en un peu plus de trois heures.
À la fin de la course, je vends mon vélo merida à l'un des participants.
Et je retourne à Auckland en stop attendu par mon nouveau bicloune, le Trek 520 prêt à m'ouvrir la voie vers le Sud.
Les trois mois Aucklandais sont passés à une vitesse rocambolesque.
Amis rencontrés lors de ce passage : Theo, Amaranta, Henri, Carolina, HB, Clement, Nolween, Hanish, Hemang, Sahil, Karla, Ni, Jason, Arnaud, Virgil, Julie, Eloïs, Estelle, Arthur, Lea, Tomoka, Lena, Meherzad, Mike, Yura... MERCI