Salvador & Honduras : une quinzaine chez les guanacos et catrachos.
Une traversée côtière du plus petit pays d’Amérique centrale, le Salvador et, un court intermède hondurien par la région de Choluteca.
Avant toute chose, je tiens à faire un aparté sur les surnoms des habitants d’Amérique centrale :
- Guatemala : les « Chapinos » en l’honneur des sandales mayas nommées « chapines »
- Salvador : les « Guanacos » que décrit mieux que quiconque Roque Dalton dans « El Poema Del amor »
- Honduras : les « Catrachos » pour le nom d’un général Florencio XATRUCH
- Nicaragua : les « Nicas » pour le simple diminutif
- Costa Rica : les « Ticos » pour leur emploi excessif de terminaisons (cafecito, cervecita…)
- Panama : les « Panas » pour le simple diminutif du pays
- Belize : Pas de surnom à ma connaissance
Une dizaine dans le pays de Roque Dalton, Monseñor Romero et del mágico González
Après le fort dénivelé guatémaltèque, je n’ai guère envie de ré-attaquer la cordillère.
Je passe la frontière guatémaltèque-salvadorienne, par Ciudad Pedro de Alvarado.
Là, où les camionneurs attendent des heures, et dorment dans les hamacs sous les moteurs, je passe en 20 minutes.
Une courte pause à Cara Sucia, pour un bouillon de légumes et une bière, « la Pilsener » et je file vers la côte.
Quand je répare une crevaison, Daniel, un cyclo voyageur, me dépasse.
Nous continuons ensemble vers Acajutla où une gentille famille nous autorise à dormir sur une plage.
Mon nouvel ami, la quarantaine, est un ancien soldat américain.
Retraité de l’Afghanistan, l’Irak, la Thaïlande, Madagascar… Il œuvre aujourd’hui pour les victimes de guerre.
Ensemble, nous continuons vers le sud.
Des lacets, des collines, des tunnels pour arriver dans le merveilleux village de la Perla.
La palapa vue sur mer du « Rancho Valérie » nous a été offerte pour la nuit.
Une nouvelle journée de 80km entrecoupée par des pupusas et pilsener pour arriver à Zacatecoluca.
Ici nous nous séparons.
J’effectue une brève halte à Usulutan pour essuyer des pépins mécaniques, et je dors dans le centre communal.
Grâce à un groupe d’entraide pour cyclo-voyageurs (sur WhatsApp), je rencontre les frères Ever et Melvin.
Face au volcan San Miguel, ils vivent au bord de la Laguna Del Jocotal.
Un havre de paix loué pour sa richesse environnementale.
Je reste trois jours chez mes amis. De là, sympathie et des précieux échanges, nous partageons de super moments.
Ils me content la difficile histoire salvadorienne, meurtrie par des gouvernements corrompus et la récente présence des marras.
La complexité des flux migratoires de la région, le papa est parti aux USA en quête d’une vie meilleure. Laissant derrière lui une famille se construire sans présence paternelle. Près de 20 ans après, ils ne l’ont pas encore vu. Ça me paraît invraisemblable, mais c’est une situation fréquente par ici.
La fierté des icônes nationales, avec l’humaniste Monsenor Romero, l'écrivain Roque Dalton ou encore le footballeur El Magico Gonzalez.
Avec Ever, je perfectionne ma passion du tatouage par une pagaie sur sa peau.
Dans le même temps, je prépare la première édition du Super-Cyclo-Loto : une loterie permettant de financer mes projets.
À Moncogua, je profite des eaux thermales, je découvre les riguas salvadoriennes, et je dors devant la mairie.
À la Union, je réalise mon test covid, j’échange mes dollars contre les lempiras, une nuité sous le phare local, et je file vers le Honduras
Cinq jours chez les honduriens
Je traverse la frontière salvadorienne-hondurienne par El Amatillo.
Dans un hameau de chaleur Melvin et Hector m’arrêtent pour trinquer une barena, la bière du pays !
Après une soupe de pluie tropicale, je m’arrête dans la caserne de pompiers de Nacaome.
Je mange un plat à base de yuca et de chicharron, typique du coin.
Dans la région de Choluteca, je file à Jicaro Galan où Juan Pablo m’ouvre ses portes.
Il m’invite à déguster un « curvina » (un type de maigre) près des termes de Ribot, magique !
Depuis sa maison, je peaufine l’organisation de la loterie. Ces moments de repos sont précieux pour avancer sur mes projets.
Le lendemain, je roule vers Choluteca, entre la jungle et les élevages de zébus.
Un test PCR de plus, l’habituelle formalité avant de passer une frontière.
Bivouac dans un restaurant où l’on m'abreuve de Salva Vida (la seconde bière du pays).
Et je file oxydé vers la frontière nicaraguayenne !
À suivre