Puebla, Tlaxcala, Hidalgo : dans l’épicentre du pays aux tortillas
499 km au pied des volcans Popocatépetl et Iztaccihuatl, au milieu du métissage aztèque et catholique et au cœur de la bonté humaine.
Le 12 Janvier 2021, au revoir le Oaxaca pour l’état de Puebla.
Au croisement des ruisseaux et champs de canne à sucre, je rencontre les travailleurs aux machettes.
Nous sympathisons et je repars de San José de Axusco avec une encombrante canne sucrée.
Le soir à Tehuacan, Rodrigo et Luka m'accueillent dans cette cité considérée comme le nombril mexicain.
Une belle soirée à partager nos goûts musicaux avec cet homme aux multi-facettes (ingénieur dans le BTP, développeur et musicien)
La frayeur de la route puis les joies du pulque
Quitter Tehuacan s’avère périlleux, le trafic est fort et les routes sinueuses.
Je passe devant la majestueuse église de Tepacanco de Lopez.
Renaud dans les oreilles, j’entends une énorme explosion.
Je sursaute et braque sur le bas-côté. Deux camionneurs me dépassent en riant. Ils viennent de crever.
Rassuré mais le coeur emballé, je trinque une bière avec les frères Merino.
Ensuite proche de Tlacotepec, je rencontre une casa proposant le typique Pulque (une pétillante fermentation d’agave)
Je m’arrête boire une bolée. Bim un litron. J’en demandais pas tant.
Quatre mexicains au pick up chargé de meuble me rejoignent.
Pulque, alcool de canne à sucre, mezcal, pas un pour rattraper l’autre. Nous rigolons bien.
Après une heure de partage avec ces joyeux lurons, je suis invité chez Filiberto pour la nuit.
Une quinzaine de kilomètres pour me rendre dans cette belle maison verte à Yehualtepec.
Rosa Maria nous prépare une soupe et des albondigas (boulettes de viande) pendant que son mari me conte ses escapades migratoires vers les USA.
Un grand moment de partage avant d’aller me coucher dans le canapé du salon.
L’immense Puebla et la religieuse Cholula
Sous les sirènes matinales des vendeurs de pains et tamales, je quitte Yehualtepec en direction de la 4ème mégapole mexicaine : Puebla.
Les odeurs de coriandre inondent la ville de Tecamachalco.
Cette dernière abrite la centrale régionale de fruits et légumes, les camions débarquent de partout.
Au fil des km, le décor s’urbanise.
Étrange est le contraste entre les axes routiers et les éleveurs de moutons.
J’ingurgite des tacos dorados à Tepeaca et les églises de Puebla apparaissent comme des petits champignons.
Pour la première fois je ressens la pandémie au Mexique. Tout est fermé et bien tristounet.
Je rejoins une auberge du centre-ville ou je revois mes amis Yessi et Orlando.
Le 17 Janvier, je quitte l’agglomération par la ville religieuse de Cholula.
J’y découvre un étonnant métissage entre les cultures indigènes et l’évangélisation espagnole.
Le sanctuaire de la vierge y Los remedios en est l’exemple : l’église est construite sur la pyramide Tla Chihualtepelt.
(plus grande pyramide construite par l’homme : 400 m par 400m, et aujourd’hui enseveli sous la végétation).
Les géants Popocatepetl et Iztaccihuatl
Par Huejotzingo puis Texmelucan, je m’exfiltre de l’enfer citadin pour la paix de l'état de Tlaxcala.
Pour mon plus grand bonheur, j'aperçois les pics culminants à 5 426 m et 5 230m.
Un tour par l’ex hacienda de Chautla avant de prendre la tornade de Thaloc.
Des gouttes d'eau et des grêlons semblables au déluge !
Sous l’épaisseur de mon poncho je roule vers le village voisin.
Par magie, un motard surgit, l’ange David.
Cet homme est peiné de me voir pédaler sous les trombes d’eau et veut m’offrir l’hospitalité.
Comment refuser ? Je le suis durant 5 km jusqu’à un rancho du village d’Atotonilco.
Nous partageons nos vivres et contons nos histoires, lui travaille pour la préservation naturelle de l’état de Tlaxcala et je lui explique mon aventure à vélo sur les terres mexicaines.
Au petit matin, il m’emmène prier autour d’un arbre et m’offre une représentation de « San Miguel d’Arcangel» le protecteur des voyageurs.
Le cœur touché par la bienveillance humaine, je repars émerveillé par la vue des deux géants volcaniques.
Le soleil réchauffe la végétation gelée. Le paysage brille de mille lieux.
À Miltepec, un monsieur s’arrête et me propose d’aller déjeuner chez sa cousine dans le village voisin.
Incroyable cette succession d’amour que je reçois. Je suis bouche bée. Merci la vie.
Par Sanctorum, je quitte le Tlaxcala par une balade champêtre pour rejoindre l'état d'Hidalgo.
Je me dope au jus de mandarine pour arriver à Pachuca chez Nancy et Daniel.
Deux frangins qui me rappellent ma belle fratrie que j’aime tant (Jeanne-hervig & Marcellin <3)
L’humide réserve nationale de la Biosfera Barranca de Metztitlan
Je quitte la capitale de l’état d’Hidalgo pour rejoindre les collines de la « reserva biosfera de Metztitlan ».
Les cactus plus biscornus les uns que les autres m’entourent jusqu’au village de Venados.
Balbina, la mamie de Daniel vivant de la cueillette de noix (activité principale du secteur) m’ouvre les portes de son rancho.
Le lendemain, je reçois la bonté d’Eder.
Alors que je peinais à réparer une crevaison, il m’invite pour un déjeuner à San Agustin de Metzquititlan.
La panse remplie, je me lance dans l’ascension sur la rude 105.
Je ne vois pas à 10m, le brouillard est si épais qu’il me liquéfie.
Trempé, les policiers de Molango me laissent camper sous le préau communal.
Sous les éclaircies matinales, je descends la montagne vers Orizatlan.
Les températures passent de 5° à 25°.
La flore passe des pins aux orangers.
Ébahi par la diversité mexicaine, je clos cette page.