Un aparté Letton et trois jours Moscovites

L'Aparté Letton 

Les frontières terrestres avec la Biélorussie n'étant pas accessibles, je suis obligé de passer par la Lettonie pour rejoindre la Russie. Ce 16 Octobre 2019, trois heures de bus de Vilnius à Daugavpils. Possédant un visa touristique d'un mois pour la Russie à compter du 12 Octobre, je suis déjà en retard sur mon planning. Je ne vais pas m'éterniser dans ce pays balte. 

Je passe mon 17 Octobre 2019 en Lettonie à Daugavpils.

Que faire durant cette journée pluvieuse ? Me nourrir des spécialités locales et découvrir la Lettonie culinairement me paraît être le meilleur choix. Je me rends au Gubernators, un restaurant dans le sous-sol d'un rustique bâtiment et proposant une cuisine de l'Europe de l'Est.  La décoration est vieillotte, atypique et la lumière y est sombre mais je m'y sens bien. 

Question nourriture, je m'essaie à une Solianka, c'est une soupe épaisse et épicée propre aux anciens pays de l'Union Soviétique. Suivie d'un délicieux ragoût de porc aux haricots. Le ventre plein, prêt à bondir dans le plus vaste pays du monde : la Russie. 

Trois jours Moscovites 

Halte par la frontière terrestre Terekhovo-Burachki. Trois heures durant lesquelles des officiers russes inspectent nos passeports, notre bus et nos bagages. L'arrivée en bus à Moscou est impressionnante tant c'est grand. Des barres d'immeubles à perte de vue sur des kilomètres. A titre de comparaison, Moscou a une superficie intra-muros de 2 511 km² contre 105 km² pour Paris. C'est dire l'immensité du monde que je pénètre. 

En rejoignant mon auberge de jeunesse je suis éblouis par la beauté des métros. Ce sont des réels chefs d'oeuvres, des musées souterrains. En totale admiration devant ces halles de marbres, ces fresques murales, ces mosaïques sophistiquées, ces statues et ces immenses lustres, je me balade au rythme du piano et des instruments de troubadours dans ces galeries que Staline appelait "Les palais du peuple".

Je prends un dortoir avec Anas, un sibérien travaillant dans la capitale. Nous discutons, rigolons, débattons ensemble sur nos pays respectifs. Ses raccourcis et ses jugements sur la diversité ethnique française me dérangent. Je tente de lui expliquer que c'est la beauté de mon pays d'être black, blanc, beurre... Il finit par m'offrir une paire de claquette. Un cadeau amical peut-être synonyme d'acquiescement de mon discours sur la tolérance et la différence ? En tout cas je l'espère et j'y crois. 

Pour visiter Moscou, je découvre la fonctionnalité "Hang out" de couchsurfing. Cette plateforme de mise en relation des voyageurs du monde me permet de rencontrer Susanna, une habitante de Novossibirsk en Sibérie. Elle est présente dans la capitale pour une formation de professeur de... français. 

Nous traversons l'hyper centre de Moscou, nous nous baladons sur la somptueuse place rouge entourée par le Kremlin, la cathédrale de Basile le Bienheureux, la basilique du Christ Saint Sauveur ou le Mausolée de Lénine. Je lui fais part de mon émerveillement, elle me fait part de son agacement quant à l'obnubilation du gouvernement d'embellir Moscou tout en oubliant le reste du pays. Après 21 km de marche et les guibolles bien usées, je m'en vais rejoindre les bras de Morphée.

Réveil moscovite tout en beauté. Je me fais couper les cheveux par un arménien me parlant de son amour pour Charles Aznavour. 

Une coiffure des années 20, la moustache bien taillée et je me rends dans un Irish Pub pour le quart de final du mondial de rugby opposant la Nouvelle Zélande à l'Irlande. Je m'étonne de l'ignorance des barmans quant à l'existence du match alors que le bar est arboré de drapeaux irlandais. La Russie n'est vraiment pas un pays de rugby. Je termine ma journée sportive en rejoignant l'Otkrytie Arena, l'antre du club de football du Spartak Moscou. Les stades russes ont été rénovés pour la coupe du monde de football 2018. Les infrastructures sont gigantesques, mais démesurées pour que le stade de ce club populaire fasse le plein. Je siège au milieu des russes à côté du kop du Spartak. Ça chante, bien que le match face au Rubin Kazan soit bien terne. Un bon 0-0 et j'en vais au dodo. 

Le grand jour

Ce 20 Octobre 2019 est une date particulière. Mon rêve d'emprunter le rocambolesque Transsibérien va prendre forme. 

J'ai réservé un billet Moscou-Irkoutsk dans la gare de Yaroslavskiy. Se procurer ce billet fût assez comique, les russes parlant très peu anglais, je communique avec Google Traduction (Petit tips : c'est préférable de se rendre directement dans cette gare plutôt que de prendre les billets sur Internet). 

Un voyage de 83h m'attend pour m'emmener en Sibérie et profiter du Lac Baïkal et de sa mythique Taïga. 83h de transsiberien, c'est 83 euros. Un euro l'heure en classe populaire (Classe 3), c'est plutôt honnête. 

Un tour dans un pub pour le quart du mondial de rugby France-Pays de Galle que nous perdons 20 à 19, et je prends place sur les quais de Yaroslavskiy en attendant le train à destination de Чита (Tchita). 

La suite dans le prochain article..

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