Du Quintana Roo au Yucatan : des caraïbes au monde Maya

1117 km à travers les plages paradisiaques des caraïbes, les vestiges mayas, la dense et chaude jungle mexicaine, les états du Quintana Roo et Yucatan en passant brièvement au Campeche et Tabasco.

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En vadrouille avec le père Pierra

Mardi 23 Novembre 2020, les vélos sont parés pour lancer cette grande chevauchée mexicaine.
Excités comme lors d’un départ en vacances, les guiboles tremblent.
En quelques km, le bloc de béton de Cancun s’éloigne et la jungle décore le paysage.
La route 307 comme exécutoire des premiers coups de pédales de l’ami Pierre-Adrien.
66 km sous le soleil tropical des Caraïbes pour rejoindre Playa del Carmen.
Javier et Clara, membres du groupe de la RACX nous ouvrent les portes de leur maison pavillonnaire.

RACX : Red Apoyo Cruz de Mexico, un groupe WhatsApp d’entraide entre cyclo-voyageurs

Ces deux compères portent un projet de photographie #radiografiacicloturista.
L’idée est d’immortaliser la cargaison d’un voyageur, nous jouons les muses.
Puis roulons 30 km pour rejoindre la plage de Xpu-Ha.
Un campement aux allures de paradis.

 De retour sur la longue ligne droite N°307, halte à Akumal, lieu de refuge pour les tortues de mer et raies manta. Parfait pour jouer les sirènes aquatiques.
La cité balnéaire de Tulum sera notre dernier arrêt sur la côte caraïbe.
Des eaux chaudes et turquoises pour y détendre notre musculature.
Un parc archéologique pour y stimuler nos cervelles.

Le vendredi 27 Novembre, nous embrayons sur la route vers le Yucatan.
À la rencontre de notre premier cénote Calavera.
Un des nombreux trou d’eau fraîche de la région creusé par les météorites.
L’occasion d’y faire des plongeons burlesques avant de filer à Francisco Uh May.

Sous une forte chaleur, la gomme brûle, les cerveaux chauffent, les kilomètres passent.
80km jusqu’à Valladolid : ville de 48 000 habitants à l’architecture coloniale, idéale pour 2 jours de repos.
Une nuit sur la terrasse de Daniele avant de filer à Chichen Itza.
L’ancienne capitale Maya réserve de belles surprises antiques.
De la pyramide Del Castillo, à l’édifice de Vénus en passant par l’étonnante vénération du Chak-moul.
Une visite entre stupéfaction et rire qui offre un vrai cours d’histoire sur les coutumes mayas.

De retour à l’auberge « Los Guacamayas », nous partons festoyer quelques bolées.
Et c’est ici après 351 km que mon compère Pierre-Adrien délaisse son cuissard pour le brouillard cupidonesque.

En vadrouille en solitaire 

Je commence le mois de Décembre 2020 seul sur les routes mexicaines.
68 km difficiles jusqu’à Tihosuco, le cerveau oxydé et les jambes en rodage.
Je traverse les villages de Chichimila, Tekom et Tepich, une église coloniale et un terrain de sports dans chacun des bourgs.
Le soir, David m’offre l’hospitalité et me conte l’histoire de ses terres.
De l’évangélisation de sa culture aux histoires locales, il me partage son savoir.
Entre l’explication sur le Ceiba, arbre sacré pour les mayas, utilisé pendant l’acculturation pour sa forme de croix ou l’église de Tihosuco ravagée lors de la guerre des castes.

Le lendemain il m’accompagne durant 80 km jusqu’à Felipe Carillo.
J’y découvre la richesse de la jungle, les pouvoirs des arbres Chichen et Chapka, l’un irrite, l’autre soigne.
Nous croisons les pèlerins de la Vierge Guadalupe : la Sainte Guadalupe le 12 Décembre est très importante au Mexique.
En s’arrêtant demander de l’eau à Pino Suarez, des villageois cuisinent le Jalabi (sanglier de la jungle) dans un PIB (four traditionnel dans la terre), fiers comme des coqs, nous repartons avec deux calabazas.


En début de soirée Marco, ami d’un ami, m'ouvre les portes de sa maison à Felipe Carillo.
Un bon repos, une chakchouka et il m’emmène jusqu’à La Pause Verte chez Hélène et ses garçons français originaires de Lyon.
Ils sont installés dans une Palapa au milieu de 5 hectares de jungle.
Une journée à se raconter nos rêves avant de rouler jusqu’à Bacalar.

Cette ville tant vantée pour son lac aux 7 nuances de bleu ne me fait pas rêver.
Les rives de l'étendue d’eau sont systématiquement privatisées et ça m’énerve.
Je file vers Chetumal, aux portes du Belize où Alicia (rencontrée à Tihosuco) m’accueille pour la nuit.
Dans la capitale de la région du Quintana Roo, je découvre les marquesitas : une sorte de gaufre garnie de dulce de leche et gruyères. Étonnant mais bon.

Le 7 Décembre je me lance dans la traversée de la jungle de Calakmul, 270 km de ligne droite.
Je vis une journée horrible face au vent et sous la pluie.
Mon vélo fait des siennes, je stagne, les kilomètres se rallongent, j’atteins Xpujil à 21h après 130km.
Je toque aux portes et une famille m’ouvre les portes d’un atelier de menuisier pour me reposer.
Matinal, je repars vers Centenario (90km) et rencontre le sympathique tandem de Pablo et Valentina.
La nuit tombante, je bivouaque dans le jardin de Rachel avant de filer à Escarcega (50km).
Je prends une nuit en camping pour laver le vélo, les affaires et le bonhomme.
Une agréable veillée autour d’un feu accompagné de Daniela et Monica, deux musiciennes de Jarocho (musique typique de Veracruz)

À présent dans l'État de Campeche, je roule 71km jusqu’à Candeleria.
Sur la place centrale, une mini Tour Eiffel me rappelle ma belle France.
Je dors dans l’église bercé par la messe du père Eduardo.
Proche des frontières guatémaltèques, je roule 112km vers l'État du Tabasco.
Près de Chablé, Victor, gérant d’un centre de vaccination de bovins me laisse planter ma tente et m’offre du poulet.
Au milieu de serpents et de milliers de moustiques, je dors sur le qui-vive près à bondir pour ne pas me faire sucrer le sang.

La suite, c’est dans le magnifique état du Chiapas.

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