Cap à Bluff et Clap de fin à Dunedin
L’ultime tronçon vers la pointe sud néo-zélandaise : rien de plus jouissif que de parvenir à son objectif.
Le 29 Juin, je laisse Te Anau derrière moi.
J'emprunte le trail Lake2Lake liant Te Anau et Manapouri
Au bout de 45 km, je campe dans un lieu abandonné à Whare Creek.
Puis, route vers Tuatapere par le Jericho Hill.
60 km sous des trombes de pluie et bivouac dans la cuisine d’un camping.
Le 30 Juin sous un temps flamboyant je roule droit vers l’océan.
Je pédale comme un fou, heureux comme si j’avais gagné un trophé.
Le bonheur d’arriver sur la côte sud néo-zélandaise.
Je savoure ces minutes d’euphorie au “McCracken’s rest”.
Vers Pahia, je longe la plage et la mer de Tasman.
Je m’enfonce à travers des champs de brebis pour retrouver un axe routier.
Je parviens à Riverton où des pêcheurs philippins m’offrent moules et palourdes.
Dans les toilettes publiques, je rencontre Mark qui m’invite pour un café à Bluff.
Et je campe à Aparima Thornbury.
Le 1er Juillet 2020, une date jouissive.
Mon arrivée à Bluff, la pointe Sud néo-zélandaise, mon objectif depuis des mois.
Je grave ce moment par une photo devant l’emblématique panneau aux multiples directions.
Puis je me rends à l’adresse de Mark.
J’y suis accueilli comme un roi par cet ancien sculpteur et sa femme Jude.
Un formidable repas autour d’histoires trépidantes avant d’aller dormir dans une cabane du jardin.
Le lendemain, j’ai l’honneur de sculpter un médaillon dans une mâchoire de baleine en gravant “BLUFF 02/07/2020 - O TE KIWA” (un dicton de pêcheur maori pour ouvrir la voie aux baleines)
Le dernier baroud d'honneur avant de remonter les Catlins.
Après un bivouac à Fortrose après 60 km, je touche l'extrémité sud de la Nouvelle Zélande avec Slope Point pour saluer l’Antarctique.
Puis je roule 100km vers Papatowai où je rencontre mes deux mémères belges Charlotte et Amandine.
Un dîner réchauffant et nous roulons vers Dunedin en observant une riche faune : lions de mer, otaries et pingouins.
Période de transition à Dunedin
La traversée de la Nouvelle Zélande conclue (3 578 km), il est temps que je me pose et que je recharge les batteries.
Tant les batteries physiques, financières, psychologiques et projectionnistes.
Je pose mes valises au «Chalet Backpackers», une ancienne clinique de la vieille Dunedin. Cette cité qu’on appelle « la petite Edimbourg » ou « l'Edimbourg du sud » pour son architecture scottish et empirique.
Dès les premiers jours, je me sens bien dans le sud néo-zélandais.
Cette ville de 120 000 habitants possède tous les ingrédients pour une agréable halte.
Du travail, l’océan, un joli centre-ville et de la vie, une chose rare dans ce pays si désert. Bref de quoi bien s’amuser.
Aussitôt arrivé je me lance à la quête d’un boulot.
Mon objectif est de travailler en cuisine.
Je travaille mon CV pour y présenter un profil digne de Joël Robuchon.
Je dépose mon sésame dans les quatre coins de la ville.
Après trois jours, j’obtiens un essai pour le foodtruck « The Dumpling Lady » géré par Catherine.
Mon rôle : préparer des raviolis dans l’enceinte de l’université les lundi, mardi et mercredi.
L’essai concluant, Catherine me recommande à Olive pour cuisiner chez le glacier Patty’s Cream.
Au sein de cette nouvelle équipe, j’apprends à faire des glaces artisanales.
Durant 3 mois et demi, je jongle entre ces deux boulots pour mon plus grand plaisir.
Ces « part-times » me permettent de me dégager du temps pour créer mon site internet : www.enrouteavecetahlep.com
Chaque jour, je me rends à la librairie municipale pour y concevoir ce nouvel outil de partage. Et la vie prend son rythme, une nouvelle routine qui fait du bien après tant de mouvements.
Au chalet, j’y trouve de belles amitiés.
À commencer par mes partenaires de chambre, deux morbihannais : la mère Angèle et son franc parler à craquer et le père Bagad, un marcheur solitaire et joueur de bombarde.
Dans la chambre voisine, le teigneux Maxence, la crème Raphaël, l'élégant Damien et deux amours de danois Oscar et Joakim.
Ajoutez les ravissantes bretonnes Albane, Aurore et Julie, la picarde Margaux et le magnifiant alsacien Matthias.
Tous ensemble, nous vivons notre vie dunedinienne.
Quelques soirées endiablées à l’octagon, des sorties lucratives dans l’enceinte rugbystique des highlanders et des après-midi surf à St Clair.
Parsemé de quelques excursions sportives au Mount Cook et Queenstown et de sortie amicale à Oamaru.
La routine, c’est bien un temps.
Mais en voyage le changement est important.
Un pied d’estale à mon besoin vital de liberté.
La prochaine page s’ouvre au milieu des tortillas, du monde maya et du mariachi mexicain.
À suivre...